A quelques heures du départ, une relecture s’impose pour observer la dynamique qui s’installe sur cette phase de départ au niveau de l’Atlantique Nord. Par Yann Amice, ingénieur météorologue @weather’n’co
L’amélioration tant attendue se profile enfin, les restes de l’ex-ouragan Martin s’éloignent sur le nord-est de la France ce midi . Retour d’ un joli flux de secteur ouest pour les premières heures de course. Flux de secteur ouest qui va rapidement s’estomper avec un flux de sud-ouest soutenu qui gagne rapidement par l’ouest en fin de nuit quand les bateaux vont sortir de la Manche.
Quand on observe les conditions sur la Manche, nous sommes dans une configuration autrement plus tactique que dimanche dernier. En quelques sortes les similitudes entre l’univers du jeu et la course réelle ne seront pas si éloignées pour cette phase de départ. Les virements vont s’enchainer pour gagner le plus rapidement possible Paimpol. Mais la comparaison s’arrête assez rapidement, des que les bateaux arriveront à hauteur des Héaux de Bréhat, les premiers choix vont s’imposer et les conditions d’état de mer seront autrement plus importantes pour les marins.
Pour le jeu par contre, les possibilités sont assez ouvertes sur la gestion des trajectoires pour se porter dans l’ouest. Une route nord avec une recherche des vents les plus forts sans considération pour les états de mer contrairement aux marins, ou alors une route sud avec des vents moins soutenus mais qui permet aussi de prévenir une dégradation des conditions de vent par l’ouest.
Elle peut sembler à priori moins rapide, mais la route nord est beaucoup plus exposée à la variabilité du modèle car il reste toujours délicat d’appréhender ce genre de situation explosive qui ne manque pas de s’enclencher sur l’atlantique à cette période de l’année.
Pas impossible que les conditions soient amenées à évoluer. La divergence entre les modèles reste suffisante pour apporter son lot de surprises. A ce stade, jusqu’à samedi le flux de sud ouest reste cependant suffisant pour tracer une jolie route sur l’Atlantique, mais un oeil avisé sur l’évolution à court terme s’impose.
Samedi matin, il convient de rester aux aguets afin de faire plonger le bateau, nous quittons le régime dépressionnaire et direction le sud. Le projet reste alors de gagner au sud et de composer avec le flux sur la bordure de l’anticyclone. Anticyclone à surveiller car le cyclone Nicole sur la cote Est des États-Unis risque de perturber le positionnement de cet anticyclone.
Cela risque de compliquer son contournement et la transition qui peut accompagner cette phase. Aussi, il convient d’être vigilant car le modèle risque certainement de propulser une zone de vent faible dans les étraves des bateaux à moyen terme.
La route des alizés n’est pas encore acquise.